Léo a eu une enfance très différente de ce qu’on peut connaître. Tout d’abord, il n’a pas été élevé avec l’amour de ses parents. Il a été trouvé au bord de la mer bordant Volucité par une femme d’une cinquantaine d’années. Aucun indice n’était là pour indiquer d’où provenait ce bébé âgé de quelques semaines seulement. Tout ce qu’il avait sur lui était un médaillon dans lequel était indiqué son nom, «
Léo ».
Celle qui l’avait recueilli se prénommait Marie. Elle n’était clairement pas dans une situation économique aisée mais cela ne l’empêchait pas de s’occuper de Léo et de l’éduquer comme s’il s’agissait de son enfant. Ils vivaient dans un quartier très pauvre, où ils devaient principalement se contenter de ce que le reste de la ville rejetait. Malgré tout, Léo réussit à se contenter du peu qu’ils avaient. Il lui arrivait souvent de se promener dans la décharge de la ville, là où il pouvait trouver divers objets qu’il pouvait "recycler". Ainsi commença à se développer en lui un petit côté bricoleur, il récupérait plusieurs matériaux et essayait d’en tirer quelque chose d’utile, et cela dès ses 6-7 ans. Alors qu’il prenait vraiment goût à construire et réparer des objets, un rêve commença à se développer en lui. Celui de pouvoir un jour décoller d’ici, être libre, et vivre une vie comme les autres. Il croyait fort en cette possibilité, bien que sa situation était très décourageante. Mais cela n’était que le chemin d’un objectif à plus grande envergure. Retrouver ses parents, dont il ne savait rien. Il se questionnait très souvent à ce sujet, fixant le médaillon avec lequel il avait été retrouvé. Etaient-ils morts ? Ou l’avaient-ils abandonné ? Comment se serait déroulée sa vie s’il avait vécu avec eux ?
Un moment vint où il décida de mettre à profit ses compétences pour se faire un peu d’argent de poche, et soutenir sa mère adoptive. Il vendait certains objets qu’il reconstruisait, et réparait ceux des citoyens non-initiés pour des poignées de pièces. Avec un moteur, des petites roues, et une planche, il se fabriqua un petit engin qui lui permettrait de se déplacer plus rapidement dans les rues de Volucité. C’était comme une planche à roulette, mais avec un moteur intégré qui permettait d’aller plus vite. En positionnant ses pieds d’une certaine manière, on pouvait accélérer ou décélérer. Sur cet appareil, il se sentait plus libre de ses mouvements, comme un premier pas vers la liberté. Léo est un garçon qui aime beaucoup profiter de l’air pur et se balader, chose dont il pouvait à présent profiter pleinement.
Un jour, alors qu’il était dans la décharge locale à la recherche de certaines pièces mécaniques, il trouva dans un coin un Pokémon qui semblait blessé. Il n’était pas très familiarisé avec ces créatures. Il en voyait parfois errer dans les rues de la banlieue. Ses voisins, quasiment tous dans la même situation financière que lui, n’avaient pas de quoi s’acheter des Poké Balls. Le peu d’argent que l’on a est dépensé pour pouvoir se nourrir et se laver. Le Pokémon en question était jaune et avait quelques rayures noires, ainsi qu’un éclair sur le torse. Il s’approcha de lui pour le porter, mais un petit choc électrique fit brutalement reculer sa main. Il ne pouvait pas le laisser souffrir ici. Il sortit de sa poche des gants isolants, dont il lui arrivait souvent d’avoir besoin quand il bricolait des appareils électriques. Après avoir construit sa planche, il en avait même fait des protections. Il le saisit et le ramena chez lui, bien que le concerné ne semblait pas d’accord et essayait de se débattre tout en tenant d’envoyer quelques décharges à Léo.
Arrivé chez lui, le Pokémon s’était vidé de toute son énergie et s’était endormi. Marie s’en occupa et le soigna, tandis que Léo restait à côté du Pokémon pendant tout ce temps, un peu inquiet. Il s’agissait d’un Élekid, un Pokémon Électrik. Il semblait vivre seul quand il l’avait trouvé, le garçon ne pouvait qu’être triste pour lui. Ainsi, il prit la décision de s’en occuper, avec autant d’affection que lui avait portée Marie quand elle l’avait trouvé.
Au début ce n’était pas évident, Élekid semblait vouloir rester seul. Mais Léo était un garçon insistant, et n’abandonna pas pour autant. Le Pokémon commençait petit à petit à apprécier sa compagnie, se rendant compte que peu de personnes se seraient donnés autant de mal pour lui alors qu’il n’y mettait aucune volonté. Il accepta ainsi cette vie. Il assistait souvent Léo dans ses travaux, et ce dernier se sentait aussi moins seul, il avait un compagnon avec qui passer du bon temps.
Alors qu’ils se promenaient dans le centre-ville de Volucité, leur regard respectif fut attiré par un écran géant, qui diffusait un combat Pokémon de haut niveau. Le courage et la combativité des deux Pokémon qui s’affrontaient, ainsi que la détermination et la volonté de leur dresseur envoyaient du rêve au jeune duo.
*C’est donc ça, les combats de Pokémon ?* pensait-il, tout émerveillé.
Les deux combattants enchaînaient des attaques et encaissaient des coups, mais savaient toujours où trouver la force de combattre.
« C’est ça, je veux devenir… dresseur de Pokémon. »Une déclaration qui paraissait très précipitée, mais dont il se prit tout de même le temps d’y réfléchir les jours qui ont suivi. Il s’initia à la base des combats Pokémon avec Élekid, qu’il avait d’ailleurs baptisé Kelvin. Ils étaient tous les deux motivés et croyaient fort au fait qu’ils avaient la possibilité d’aller loin s’ils donnaient le meilleur d’eux-mêmes. En parallèle, il ne délaissait pas les services qu’il fournissait à autrui. Avec l’argent qu’il gagnait au fur et à mesure, il put acheter une Poké Ball pour Kelvin dès ses 10 ans, âge légal pour avoir son propre Pokémon.
Deux ans plus tard, un tournoi pour les jeunes dresseurs avait été organisé à Volucité. Léo y avait un certain avantage, il s’était entraîné avec Kelvin bien avant qu’il lui "appartienne" officiellement. Il n’eut pas trop de difficulté à se hisser jusqu’au podium. Et la récompense n’était pas des moindres. Il s’agissait d’une somme d’argent assez intéressante. Ce n’était pas non plus trois mois de salaire, mais pour la situation dans laquelle il était, c’était très intéressant.
Cet argent lui permit en quelque sorte de remercier Marie pour le mal qu’elle s’est donnée pour lui. Il put se permettre de se montrer plus présentable physiquement, au niveau de la tenue par exemple. Il faut dire que des vêtements trop larges ou trop courts et recousus 10 fois ce n’est pas du plus esthétique. Non non, il n’était pas devenu aveuglé par l’argent et des habitudes de riches, c’est juste qu’il avait une idée derrière la tête. Il devait faire ça pour se faire accepter plus facilement par les autres, ayant été souvent regardé bizarrement par les citoyens plus riches de la ville. Il n’allait plus rester dans un coin où personne ne se souciait de lui. Il avait en tête sa nouvelle destination, où il pourrait pleinement s’épanouir. L’Académie Gakuen Pokémon.