Sujet: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Sam 23 Avr - 1:23
Non loin du port de cette mystérieuse île, de reposants bruits de vagues se laissent auditivement percevoir... Enfin, un bateau touristique entame, peu à peu, son abordage. Divers Goélise s'expriment naturellement, tout en se laissant porter par le vent... Cette journée ensoleillée plait vraisemblablement aux passagers océaniques. Une multitude d'entre-eux se montrent enthousiastes, à l'idée d'explorer prochainement les différentes parties d'Edenia. Des enfants rigolent... jouant sur le pont, insouciants... Tout le monde profite du climat, pour se détendre à l'extérieur, respirer l'air marin et salvateur. Non. Presque tout le monde...
De petits bruits mécaniques transcendent, en effet, l'une des nombreuses chambres de cette bâtisse flottante. Un coup à gauche... Deux tours à droite... Tournevis... Il fallait terminer cette invention à temps, avant le débarquement. Ce n'était pas gagné. Le nouvel Attrapeur-de-livre-d'étagère n'avait toujours pas fini d'être révisé... Pourtant, ce n'était pas faute de lui avoir consacré du temps... Absolument. La petite apprentie Chimio-électro-mécanicienne y avait presque passé toute la nuit... A tel point que des passagers, mécontents de tous les bruits engendrés, étaient venus se plaindre au capitaine... Celui-ci avait failli trébucher, en pénétrant le local, tant l'éparpillement d'objets était présent.
Allez... encore quelques branchements à effectuer et... Trop tard. Déjà le navire s'évertuait de prévenir ses invités. La jeune fille, responsable des perturbations nocturnes, n'était pas vraiment facile à distraire, en plein travail... Ainsi, plutôt que de commencer à se préparer, la demoiselle se concentrait davantage... Ce truc finirait bien par marcher, ce n'était qu'une question de temps... Une notion qui se perd souvent, selon l'inspiration et la motivation de ce bourgeon printanier. Une fois encore, ce manque d'attention allait créer l'incident. Eh oui. C'est bien évidemment lors d'une manipulation électrique délicate, que le moyen de transport décida de s'arrêter... provoquant une perte d'équilibre, qui eut pour conséquence un court-circuit fâcheux. Aah... Un soupir inexpressif se laissait entendre dans la pièce, alors qu'une masse rosâtre se penchait sur l'épaule de sa propriétaire.
" ... Encore raté... "
Le soleil était traitre... Le temps avait beau sembler rayonnant, le présent climat de l'île n'en demeurait pas moins froid. Là résidant bien le problème d'un endroit aussi isolé, à l'intersection entre différents secteurs météorologiques... Morphine recouvrait son amie, d'une transformation chaude et duveteuse, en même temps que ses deux extrémités prenaient la forme de deux modestes chariots, transportant la plupart des affaires de la mignonne jeune fille. Une tonne de valises et de sacs, contenant majoritairement une foulée d'inventions et de matériel en tout genre. Heureusement que ce Métamorphe était là... Qui sait quel mal aurait dû se donner la demoiselle, sans son aide, pour tout transporter...
Selon les indications laissées, l'académie ne devait plus être bien loin. Cela tombait plutôt bien, car les regards intrusifs des passants commençaient à mettre Ekko légèrement mal à l'aise... Ca lui rappelait de mauvais souvenirs. L'idée même de remettre les pieds dans une école, suffisait déjà à la stresser. Déjà 4 ans de cours à domicile... Les relations humaines, c'était compliqué, encore plus lorsque l'on possédait cette tendance à assimiler les phrases, sans chercher le moindre sous entendu, sans laisser les expressions faciales en changer la signification première. Ce n'était pas grave, Ekko allait supporter, n'est-ce pas ?... De toute façon, elle ne cherchait pas de relation amicale. Il suffirait de suivre les cours et de retourner dans la chambre, non ? Ce n'est pas comme si se faire des amis était une priorité, comme si cela avait une importance... Morphine était là, c'est tout ce qui comptait...
" Métaa ! "
L'enfant aux cheveux blancs releva la tête, au beau milieu de sa marche... Il lui indiquait la direction du bâtiment... C'était donc là, Gakuen ? Un seul mot traversa l'esprit du garçon manqué... Imposant... Oui, le lieu semblait si grand. Voilà qui était plutôt intimidant... La Sirocco préférait habituellement les espaces réduits, arrondis, si possible. Disons qu'elle s'y sentait à l'aise, comme dans un cocon, à l'abri du vide oppressant... de la solitude... Son Papa avait bien insisté sur la nécessité de s'en tenir au plan. Maintenant l'académie en vue, il fallait s'y diriger, y pénétrer et rester dans le Hall d'entrée... Apparemment, quelqu'un serait censé l'accueillir et la prendre en charge. Il faudrait aussi récupérer les clés de la chambre et s'y engouffrer le plus vite possible... Ok, la dernière partie avait été rajoutée, en cours de route. De toute façon, le meilleur moyen de ne pas se perdre, dans cet immense endroit, c'était encore de ne pas bouger du Hall ou de la chambre...
Les sucreries se perdaient, dans la bouche de l'enfant aux yeux d'olives... Malheureusement, sa technique pour supporter son malaise, tombait à court de munitions. Qui plus est, au pire moment... Celui de l'ouverture des portes principales... Ressentant une légère pression sur son épaule, Ekko en comprit vite la signification. Morphine... Il voulait qu'elle se gorge de courage. Il s'agissait après tout, de la dernière ligne droite de cette épuisant voyage. Du moins, c'est ce que la demoiselle pensait... car une surprise allait lui rappeler la signification première d'un tel endroit... Ses membres fragiles poussaient, avec légère difficulté, l'objet rectangulaire, la séparant de sa destinée prochaine. Elle s'engouffra avec le métamorph et referma derrière elle. Au moins, il faisait plus chaud à l'intérieur, mais... il y avait un peu de monde... La compagnie ne lui faisait pas peur, juste que, il s'agissait de camarades de classe, aux regards inquisiteurs. Ekko ne comprenait pas le regard en lui-même, mais le liait plutôt à ceux anciennement perçus et lourds de conséquences. Là résidant le problème...
Quelques pas s'effectuèrent, le massif sac de la mécanicienne vacillant et rappelant son poids... Certains étudiants regardaient son large pantalon, avec stupéfaction. Comment faisait-elle pour le maintenir à la taille ?... Le Cercle-caoutchouc-aéré-mainteneur, bien évidement ! Mais nous n'allions pas revenir là-dessus. Pour l'heure, il était primordial de remplir les objectifs. Ainsi, la jeune chercheuse laissa son regard vide tanguer à gauche, puis à droite... Qui devait venir à sa rencontre ?... Et si la mauvaise personne se présentait à elle et qu'à cause de cela, elle raterait la bonne... que se passerait-il ?... Un groupe de filles passait non loin d'elle. Leur air dédaigneux laissait clairement sous-entendre que ces dernières trouvaient l'accoutrement de l'apprentie scientifique, des plus ridicules et peu valorisant... Ekko n'interprétait pas cet échange, restant donc passive au possible, en se contentant de les suivre du regard. Une fois hors de portée, quelques rires se firent entendre... Ah, des moqueries, probablement... C'est vrai. La féminité était à revoir, mais n'était en même temps pas recherchée...
Les cheveux en bataille, vainement arrangés par les lunettes d'aviation, ainsi que par cette couette, faite à la va-vite, n'accentuaient pas vraiment la possibilité de faire bonne impression. Puis, il y avait ces cernes de la veille... Elles n'étaient jamais bien conséquentes, mais s'additionnaient tout de même à l'ensemble peu vendeur. Bah... Peu importait. Au moins, cela lui donnait plus de temps pour concevoir de nouvelles idées... Maintenant ces efforts effectués, elle méritait bien quelques bonbons. Enfin... pour ça... faudrait qu'il en reste. Fouiller, il fallait fouiller dans le bordel approximatif du sac, mais rien à faire... Cette fois, elle était vraiment à court, elle n'en avait pas pris assez. Ou plutôt, Ekko en avait mangés de trop, dans le bateau. Ah mince ! Comment faire ? Elle devait toujours en avoir sur elle, c'était comme un moyen de défense, une part d'elle-même... cette douceur pouvait calmer tous les maux, au moins l'espace de quelques instants... Calmer les maux... La demoiselle reporta son attention sur le Métamorph, qui avait entre temps cessé de la couvrir.
" Morphine... Transforme-toi en sucette... "
" Métaa !... " Protesta, de suite, la rose créature, envers sa propriétaire.
Il aurait été osé de considérer l'exclamation de la demoiselle, comme une blague. De par l'air indifférent et presque assuré qu'elle affichait présentement, fixant perceptiblement son ami, mais aussi en n'oubliant de considérer sa tendance à prendre au mot les autres... Personne n'aura, en tout cas, le fin mot de l'histoire. Mais ce n'était guère important, car celle-ci s'arrêtait déjà. La concernée détourna, en effet, rapidement son attention vers un moyen plus simple d'obtenir l'objet de ses rêveries... Une machine à friandises, dans le hall ! Jackpot. Problème... elle n'avait pas assez de pièces sur elle... Mmh... Solution, le Bras-chipeur-de-sucreries ! Voler, c'est mal... sauf si on a la dalle. Puis, cela coûtait toujours beaucoup plus cher qu'ailleurs, dans ces machines. Sans compter le fait que cette chose, mal foutue, ne prenait même pas les billets. Elle n'aurait qu'à les déposer à l'accueil... voilà tout.
Personne ne regardait... Parfait. C'était un vieux système qui relevait la planche, lorsqu'on y plongeait son bras, pour récupérer la nourriture payée. Il était bien sûr possible d'étaler l'avant-bras dans l'orifice rectangulaire, pour le remonter et prendre la première rangée disponible... mais il n'y avait que des gaufres, à cet endroit. Ce n'était pas intéressant. Non, il fallait les paquets de bonbons. A tout prix... Alors, pour ce faire, une invention, somme toute assez simple. Un long rectangle, muni d'un bras mécanique inclinable et repliable... Avec ça, toutes les rangées et toutes les colonnes étaient accessibles, grâce à un astucieux coulissement et à différents niveaux de rétractabilité, verticale comme horizontale... C'est la puissance de la science ! Qui pourrait être utilisée à des fins plus nobles, il est vrai, mais passons. Il s'agissait d'une urgence !
Voilà, un de plus... Cela faisait 18 paquets, pour le moment... Encore quelques uns et il y aurait de quoi tenir la journée. L'invention était vraiment pratique. Faite sur mesure, pour ce genre de situations. La forme, la dimension, l'allonge, tout était parfait. Peut-être devrait-elle mettre un brevet dessus. Le problème, c'est bien qu'elle prenait, du coup, toute son utilité dans un cadre illégal... A moins que... Oh ! Révélation. Ekko venait de réaliser que sa création se montrait, à vrai dire, très similaire à son précédent échec, sur le bateau... Il suffirait de rajouter des roues, en fait. Aaah... oui mais non... Avec des roues, cela manquerait de stabilité, pour un tel mécanisme... Des chenilles, à la limite. Bon, quoi qu'il en soit, il fallait se dépêcher. Quelques regards suspicieux se faisaient d'ores et déjà sentir, le taux de dangerosité augmentait... Allez, juste, juste deux de plus...
" ... Il est loin... C'est le dernier. Je l'ai presque... " S'exclama machinalement la petite brigande, exposant oralement ses quelques difficultés, tandis qu'elle manipulait la modeste radio-commande.
Trop concentrée, sur la finalisation de son but actuel, Ekko ne pouvait prêter attention à son ami, Morphine, qui tentait discrètement de la prévenir d'une menace vraisemblable. Quelqu'un paraissait s'approcher, peu à peu. Une adulte ?... Cela n'augurait rien de bon, même si il n'y avait pas de certitudes, quant à ses intentions, ni possiblement à la direction que celle-ci déciderait finalement de prendre. Peut-être passerait-elle juste à côté, c'était possible... Oui, bien sûr que c'était possible. C'était toujours possible, avec les probabilités. Le tout restait de savoir si elles étaient encourageantes ou non... L'ombre de la mentionnée sembla se dessiner sur la machine, au fur et à mesure. Mais, plutôt que de se retourner, pour vérifier la cause de cet assombrissement, ou même de replier le tout et de prendre les jambes à son cou, l'apprentie chimiste plissa légèrement des yeux et rapprocha sa tête de la machine, pour tenter de mieux percevoir l'objectif... La galère. Dans les deux sens du terme ?...
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Sam 23 Avr - 14:11
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Dim 24 Avr - 21:21
L'art du chipage de bonbons était un acte délicat, demandant des années d'entrainement et de maîtrise, en compagnie d'un vieux maître, à la longue barbe... Tous les matins, en dessous d'une cascade, il fallait endurcir son corps et son esprit, afin de trouver l'équilibre parfait. Oui... une quête de patience, de ténaci, hum. Non, rien de tout ça... bien évidemment. Néanmoins, force était d'avouer que la détermination d'un tel disciple, face à celle de la jeune fille, peinerait à rivaliser. Du moins, dans la présente situation. Absolument. Voilà déjà 25 paquets de bonbons d'empilés et, malgré tout, cette dernière n'abandonnait pas l'idée de récupérer le dernier d'entre-eux... Malheureusement, l'allonge de la machine n'était pas assez grande, il ne devait manquer environ que deux centimètres. Quoi de plus frustrant ?... Alors Ekko essayait, encore et encore, en comptant sur le léger balancement d'un déploiement rapide du bras mécanique.
Raté... Touché... raté... Encore raté... Touché... Pris ! Mais relâché... Il faudrait augmenter la force des pinces. Celle-ci se révélait habituellement suffisante pour attraper et garder la prise, sous l'effet de rétractabilité... toutefois, lors de mouvements brusques, les doigts mécaniques glissaient légèrement. Assez que pour gâcher l'occasion. Quelque tristesse... Il devenait impossible, en ces conditions, de déloger la dernière cible. Le spectacle ressemblait désormais plus à une attraction truquée de fête foraine, qu'à autre chose... Tant pis, au moins, cela faisait déjà un beau butin. Allez... Il était temps de ranger le matériel, avant qu'elle ne se fasse trop remarquer. Ce que le Métamorph n'arrêtait pas d'essayer de lui dire, en fait...
Ekko n'avait même pas fini de replier son invention, qu'une jeune femme s'exprima, non loin d'elle... Mince, cela devait être pour ça qu'il faisait un peu plus sombre, depuis un moment... Elle lui demandait une confirmation de son prénom et de son nom de famille. Pour quoi faire ?... La Sirocco n'était pas sûr, ne cherchait d'ailleurs véritablement à le savoir, à vrai dire... Néanmoins, si elle paraissait connaître ces deux informations et les rapporter à sa personne, alors que l'enfant n'était là que depuis quelques minutes, cela ne voulait dire qu'une seule chose... Cette inconnue était là pour l'accueillir. Peut-être aussi pour la réprimander de l'infraction commise. Si de dos, l'adulte avait déjà émis la supposition d'être en présence de l'élève recherché, parmi une multitude d'autres d'étudiants, alors, une fois qu'Ekko se retournerait, il n'y aurait plus aucun doute à ce sujet. Elle devait certainement avoir une photo ou des descriptions précises, pour la trouver... Donc il ne lui manquait qu'une information faciale, pas vrai ?...
Le visage de la demoiselle aux yeux verts se retourna légèrement, s'inclinant même, pour compenser la différence de hauteur, entre les deux personnes... Cette bouille adorable, au regard vide et aux cheveux ébouriffés, commença à fixer son interlocutrice, pendant quelques secondes... l'analysant physiquement et se perdant, au sein de la rougeur de cette longue chevelure rougeâtre. Les reflets et le contraste, générés par la lumière, donnaient toujours un relief intéressant aux coiffures... complexe... La jeune fille aimait lorsque celles-ci étaient longues, cela donnait plus l'espace pour constater le phénomène. Et puis, au delà de ça... sa maman aussi, les laissait souvent ainsi...
" ... J'allais les payer... mais la machine n'accepte pas les billets... " Trouva bon de se justifier la scientifique, d'une petite voix effacée et inexpressive.
Restant encore immobile, quelques instants durant, la chimiste aux cernes se retourna finalement, afin de récupérer délicatement son invention... Elle la confia à Morphine, qui allongea un bras pour s'en saisir... Maintenant, il fallait ramasser le butin et le sécuriser. Quel meilleur endroit que son sac personnel, pour cela ?... Et bien, pleins, en réalité. Car ce dernier était des plus chargés... Ekko tenta de ramasser les 25 paquets de bonbons, de ses bras, mais en fit tomber quelques uns au sol... Ce n'était pas grave, il suffisait de se baisser, pour les ramasser, n'est-ce pas ?... Cette action en fit tomber d'autres et le mouvement de bras, pour les saisir, réitéra la bourde... Zut, il y en avait trop, pour les prendre en une fois. Qu'à cela ne tienne, la chercheuse n'allait pas se décourager. Elle allait les prendre, cinq par cinq, et les ranger au fur et à mesure...
L'ouverture de la massive sacoche manqua de laisser des éléments mécaniques s'échapper et s'écrouler au sol, mais Ekko réagit suffisamment vite pour les garder en place, d'une de ses mains... Hélas, cela eut pour conséquence de faire encore tomber des sucreries de ses bras. Alala... ce n'était pas encore gagné, hein ? Mais l'espoir régnait, car, en s'accroupissant et en gardant le bras plaqué sur le contenu du sac, la possibilité d'effectuer un transfert... certes lent... restait malgré tout envisageable. Un par un, la brune sacoche s'alourdissait perceptiblement... La totalité des friandises dans le réceptacle, il était désormais urgent de le refermer. L'électro-mécanicienne s'appliquait à la tâche et pourtant, à chaque effort, plusieurs d'entre-elles dépassaient des ouvertures... S'acharnant alors, en se penchant, pour tenter de se donner plus de force, la lanière glissa des doigts et tout le contenu se déversa sur le sol... Des tas de composants électriques et mécaniques, de feuilles volantes, se répandirent à proximité. Au point que le contenant ne paraissait à présent plus appartenir, qu'à un espace à deux dimensions... en comparaison de son volume initial.
" ... Ca a lâché... " Ne manqua de s'exclamer la fautive, à genoux et constatant l'un de ses innombrables échecs.
Pas de tristesse, juste un petit soupir de déception, dans le regard... Quelques livres de poche étaient également tombés. La CPE, en long et en large... Un bouquin parlant de la classification périodique des éléments... Ben oui, évidemment... Il y avait aussi d'autres titres, tels que Effet Casimir et fluctuations quantiques... Ou encore, Temps et Espace : La quatrième dimension dans tous ses états. Des lectures parfaitement habituelles, donc, pour une enfant de 12 ans... Oh, il serait mentir d'affirmer que la demoiselle maîtrisait et retenait toutes les informations contenues, au sein de ces complexes lectures. Nonobstant, la plupart des propos, ayant traits à la science, l'intéressaient malgré tout et ce, peu importe le niveau demandé... Il y aurait toujours des choses bonnes à prendre pour son développement, dans le domaine, ainsi que pour l'inspiration d'inventions.
Morphine allongea davantage son corps, pour venir en aide à sa protégée... Il rangeait, de façon plus ordonnée, le bordel alentour, à l'intérieur de la pauvre sacoche. Au moins, les substances chimiques, contenues dans les poches extérieures, n'étaient pas tombées avec leur flacon. Voilà qui aurait été difficilement et péniblement récupérable... d'autant plus que certains liquides auraient pu réagir à d'autres éléments et s'avérer ainsi dangereux. Rien de bien grave, au final... Un soulagement qui ne permit pourtant pas de trouver une place, pour ces maudits paquets de bonbons... Cela commençait à devenir agaçant, il allait bien falloir les stocker quelque part, bon sang ! Mais oui !... Dans une des 10 valises, bien sûr ! Ekko avait enfin trouvé la solution et demandait à son ami, Morphine, d'en trouver une qui conviendrait...
Après plusieurs risques d'éboulements, liés au fait que tous les compartiments étaient complètement bourrés... c'est bien dans celui réservé aux vêtements, qu'il fut possible d'insérer les 24 paquets. Oui, tout à fait. Ce nombre, précisément... Il en fallait bien un pour l'enfant, après tout... Ainsi, se redressant enfin, pour faire face à son interlocutrice, la Sirocco ne put se retenir d'ouvrir le trésor tant mérité et d'y plonger compulsivement la main. Elle pouvait déjà sentir l'odeur de la gélatine... Ca la relaxait... Comme si elle tombait dans un nuage cotonneux de bien-être. La récompense ultime. Maintenant, elle était prête à endurer toutes les situations et remarques potentielles...
" Papa m'a dit d'attendre ici... qu'une personne viendrait pour m'aider... "
Cette phrase, aussi légère et effacée que les précédentes, avait été prononcée en deux temps... seulement coupée par la mise en bouche de deux cerises, en provenance du paquet. De son côté, le Métamorph était entièrement revenu à son rôle de chariots, ne manquant pourtant de se rapprocher de sa protégée. Après tout, il valait mieux être prudent, en toutes circonstances... Si cette inconnue se révélait hostile, il faudrait pouvoir défendre la jeune fille. Elle qui se montrait involontairement si fragile et innocente... En tout cas, l'agresseuse potentielle était plutôt bien habillée, avec sa belle robe noire à col, ses chaussures à talons... Cela épousait bien ses formes, elle était mise en valeur, féminine... Tout le contraire de la jeune fille, avec son imposant pantalon Baggy, ses lunettes d'aviation et ses gros gants noirs... Ah oui, pas de doutes possibles, Ekko ne vouait pas sa journée à la couture.
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Lun 25 Avr - 15:36
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Mer 27 Avr - 14:52
Finalement, il n'y avait peut-être pas de quoi s'inquiéter... Pour l'agression potentielle, comme pour la petite entorse. En même temps, Ekko paraissait de bonne volonté et ses petites bourdes semblaient détendre l'atmosphère. Il y avait de quoi, à vrai dire. Faire tomber autant de fois son butin et renverser tout son sac, devant un surveillant potentiel, cela pouvait facilement porter au sourire. Puis, une telle passivité, une fois prise la main dans le sac, n'avait probablement rien d'une réaction habituelle, en provenance d'un vulgaire voleur... Le Métamorph était rassuré que sa protégée ne se fasse pas hurler dessus, pour son premier jour à l'académie. L'adulte paraissait compréhensive et avenante. Suffisamment pour que la créature rose lui accorde une confiance modérée... De surcroit, la dame l'avait aidé à ranger les éléments, dans la sacoche de la jeune fille. Tout indiquait la présence d'une entité amicale et ce n'était pas plus mal.
La Sirocco allait certainement recroiser des personnalités peu fréquentables, peu respectueuses... alors, si il y avait possibilité d'obtenir le soutien de quelques âmes bienveillantes, il aurait été dommage de le refuser. Morphine était là, mais ce n'était pas une raison pour se fermer à toute fréquentation sociale supplémentaire. Ce dernier en était bien conscient... Le rôle qu'il s'était défini, n'était pas celui d'un simple ami, mais également d'un moteur de propulsion pour ses relations à venir. Il ne s'agissait pas cependant pas d'une poussée brutale... Plutôt quelque chose de lent, mais de régulier, visant à empêcher la demoiselle de sombrer, à la garder un minimum présentable, réactive et attentive à ses compagnons de discussion. Le Pokémon espérait ainsi favoriser la sociabilisation de sa maîtresse.
Ainsi, lorsque l'interlocutrice de celle-ci lui tendit la main en se présentant, sourire sincère aux lèvres, la bestiole, initialement gluante, fut soulagée de constater qu'elle n'était visiblement pas la seule à se préoccuper de l'intégration d'Ekko... C'était une bonne chose que de telles personnes se dévouent à l'accueil d'une petite nouvelle. Ils avaient de la chance d'être tombés sur quelqu'un d'aussi aimable, cela aurait pu être bien pire... En effet. L'enfant aux cheveux blancs, représentait une cible facile, que ce soit au niveau de l'agression physique, ou de la verbale. Cela n'aurait pas été la première fois qu'une situation regrettable vienne à se produire... Or un membre du personnel académique présentait déjà moins de risques, en ce sens... Mais nous n'étions qu'au début de la conversation, alors il restait difficile de se prononcer davantage.
" D'accord... Lui, c'est Morphine. Il m'aide pour plein de choses... C'est mon ami... " Répondit enfin la mécano, douée de son calme habituel.
Avant de reprendre une cerise gélatineuse, pour la mettre en bouche, la demoiselle de fer avait pointé son compagnon du doigt. Le geste n'avait été des plus brusques, ni des plus allongés. Une modeste présentation, somme toute des plus correctes et sans fioritures apparentes. Pas que la responsable éprouvait une réticence envers l'excessivité. D'ailleurs, au vu de l'état prochain de sa chambre et de sa passion prononcée pour les sucreries, cela aurait été plutôt osé à affirmer... juste que, ce n'était pas son style d'en faire des tonnes, dans une conversation. Elle avait toujours été une enfant calme, même avant la tragédie de famille. Probablement que ses premières relations extérieures l'avaient renforcée, dans ce comportement... Pourtant, Ekko ne demeurait pas aussi fermée que certains avaient tendance à vite le croire. Pour apprendre à connaître l'autre, il peut être intéressant de commencer par le laisser s'exprimer, sur les sujets qu'il affectionne particulièrement...
Une technique marchant particulièrement bien, avec la demoiselle aux yeux d'olives, et qu'une multitude d'interlocuteurs avaient déjà regretté l'application... Bien souvent, ils perdaient le fil et se sentaient vite condamnés à supporter une foulée d'explications, qu'ils n'avaient pas la possibilité de traiter... en l'état actuel de leurs connaissances dans le domaine ou de leur réflexion. Bien sûr, pour en arriver à un tel dénouement, il fallait premièrement mettre feu à l'allumette... Les bouquins, précédemment éparpillés, avaient possiblement déjà permis à la CPE de saisir un peu dans quel univers sa consultante vivait. Malgré tout, il restait néanmoins envisageable qu'elle n'ait pu y jeter un oeil... que ce soit par soucis de respect ou d'inattention. Au vu des circonstances, de telles hypothèses restaient des plus probantes. Toutefois, ayant eu l'opportunité d'examiner le dossier de l'apprentie chercheuse, elle devait sans doute s'attendre à des lectures similaires...
Quoi qu'il en soit, la responsable des suivis scolaires semblait préférer le vouvoiement. C'est vrai... en présence d'enfants et malgré le métier, la tendance à tutoyer les plus jeunes pouvait s'avérer des plus fortes... Voilà qui la faisait paraître des plus professionnelles et impliquées dans son travail. Habituellement, la plupart des gens, même de bas âge, appréciaient cette marque d'attention... cette façon de leur faire comprendre qu'ils étaient importants et respectés. il était effectif que la deuxième personne du singulier était plus familière, plus directe... alors, même en ce sens, l'initiative semblait correctement adaptée, pour la petite chimiste. Et pourtant, cette formulation polie revenait à éclairer un espace qui se voulait rester dans l'ombre... Etait-ce une tactique, pour tenter d'ouvrir la demoiselle ? Les remparts pouvaient protéger des attaques terrestres, mais des aériennes, c'était plus délicat. Ekko éprouvait cette sensation d'être mise en valeur et cela la déstabilisait quelque peu... reprenant deux cerises et détournant légèrement le regard...
" ... C'est quoi, une CPE ?... Ca a un rapport avec la classification périodique des éléments ?... " Se dépêcha de bifurquer la jeune électro-mécanicienne.
La question avait un réel intérêt pour elle, restant d'une nature très curieuse... Mais la dernière partie avait été énoncée par besoin de se rassurer. Comme une défense lui permettant de retourner dans l'ombre de ses passions, après avoir été exposée à la lumière... La petite scientifique se doutait que dernière ces initiales se cachait un sens autre que celui proposé. Probablement quelque chose n'ayant absolument rien à voir avec la chimie, d'ailleurs. Une fonction d'accueil ou de soutien, sans doute. Ekko n'en avait pas la moindre idée précise... En même temps, son cycle scolaire n'avait été bien long, après la maternelle. Les cours à domicile restaient ce dont elle se souvenait le mieux... La direction, l'accueil, la cantine, les aides à la scolarité, la demoiselle n'en avait eu vent que partiellement. Alors un terme camouflé et raccourci... forcément, cela n'aidait pas vraiment.
M'enfin... à présent, il faudrait probablement la suivre, à travers les différents couloirs, menant à plusieurs lieux qui lui seraient importants de connaître, afin que le bon déroulement de sa scolarité ne s'en retrouve pas, d'entrée, altéré. Cela ne poserait pas de problèmes à la jeune fille... son papa l'avait prévenue qu'on l'aiderait, une fois sur place. Même si, en réalité, celle-ci ne savait exactement tout ce que cela impliquait. Probablement une simple visite, ainsi que la remise des clés, mais il s'agissait là de suppositions... La Sirocco n'était plus anxieuse à ce sujet. Une aide était censée survenir et c'était visiblement le cas, donc tout se déroulait normalement. Elle resterait sage, comme promis. Peut-être capricieuse et étourdie, mais restant obéissante à la fois. Puis, même si l'attention accordée la mettait un peu mal à l'aise, la gentillesse de cette femme était appréciable, parvenait à conforter l'enfant atypique.
Paraissant soudain se remémorer un élément des plus essentiels, la petite princesse de la mécanique commença à fouiller les poches de son pantalon massif. Entre les différents outils de construction, elle parvint enfin à saisir quelques de ses billets... Ils étaient tous particulièrement froissés, voire quelque peu déchirés, par le poids et les frictions de cette tonne d'instruments peu communs. Elle les comptait rapidement... Voyons... 25 paquets de bonbons, pour 15 pokédollars pièce... Le calcul fut assez vite effectué. Il n'était pas bien compliqué, à vrai dire. Ainsi, Ekko ne tarda pas à tendre doucement ce qu'elle devait, pour son petit chapardage... Un bon petit montant, tout de même, compte tenu de la marchandise accumulée et de sa nature. L'innocence... Cette perception pure de l'environnement et de ses résidents, qui poussait bien souvent à une confiance excessive, à une interprétation simple de règles en réalité plus complexes... Cette dame faisait partie de l'académie, donc, cela devait être bon de lui donner l'argent. Elle le transmettrait probablement comme il se doit.
" 25 paquets... Ca fait 375 pokédollars... On va où, maintenant ?... "
La question avait été posée en penchant légèrement la tête sur le côté. Un petit tic de la demoiselle aux yeux verts, lorsque celle-ci se sentait un peu perdue... Tout était nouveau pour elle, ici. Une nouvelle vie s'offrait à cette jeune fille et il allait lui falloir du temps, pour s'y habituer. D'ailleurs, le lieu était plutôt grand... Sans mentir, cela en devenait stressant. Après tout, la Sirocco n'avait vraiment souvent bougé de sa maison... Venir jusqu'ici avait déjà représenté un défi de grande ampleur et, sans l'aide de Morphine, son prévenant ami, probablement que la chercheuse se serait perdue, en cours de route, ou aurait raté plusieurs correspondances. Un guide paraissait donc nécessaire, au sein de cet établissement, pour éviter qu'un malheur ne survienne... En tout cas, l'air alentour paraissait nettement différent de celui d'Illumis. Il était frais... Pas le moins du monde réchauffé par la pollution, dégagée des pots d'échappements et des usines industrielles. Quel soulagement...
Une cerise... encore une... En voilà déjà bien 6 de parties... Le paquet commençait à se vider, peu à peu. Heureusement, il en restait encore un bon nombre et ce sachet n'était pas le plus fourni qui soit, en comparaison des autres. Nul doute, cependant, que la jeune Ekko parviendrait à écouler le stock, avant le lendemain. Surtout si on comptait les heures nocturnes, comme faisant parties de la journée... Oui, la petite mécano allait certainement encore passer la nuit à travailler sur ses inventions. Le réveil s'annonçait déjà comme difficile... Allait-elle arriver en retard, pour son premier jour de cours, ou bien s'endormir, à la moitié de celui-ci ? Allez demander à un concepteur de maîtriser ses horaires... Même avec la meilleure volonté du monde, si il vient à éprouver une motivation soudaine, que son inspiration le titille fortement... il est possible qu'il ne devienne simplement plus en mesure de distinguer le temps qui passe. La passion en raccourcit la perception, l'ennui la rallonge... Il s'agissait bien là d'un principe de relativité. Mais au final, cette donnée temporelle traçait sa route, sans demander son reste.
Spoiler:
25 paquets de bonbons achetés, à 15 $ l'unité = 375 $ ~ Fait ~
Dernière édition par Ekko Sirocco le Jeu 5 Mai - 2:19, édité 1 fois
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Dim 1 Mai - 16:24
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Sam 7 Mai - 17:25
Conseiller Principal d'Education ?... Ah, c'était donc ça, la signification présente de ces initiales... Tout de suite, cela paraissait bien moins attrayant. Enfin, par rapport aux passions de la jeune demoiselle, s'entend. Mais au moins, celle-ci comprenait désormais un peu mieux le rôle de la dame, en face d'elle. Cette dernière en avait parlé avec une délicatesse notable, ne voulant visiblement risquer de paraître insultante, de par le ton employé et la formulation choisie... C'était une bonne chose. Ce qui pouvait sembler évident pour certains, ne prenait pas forcément un sens aussi simple à deviner pour d'autres, surtout au vu des connaissances de chacun. Et encore plus lorsque cela concernait des abréviations. Cette précision fut donc grandement appréciée, même si elle déclara une fin aux espoirs chimiques de la demoiselle... Bah, l'académie était grande et son cursus lui permettrait certainement de rencontrer d'autres personnes, plus à même de discuter de sujets scientifiques. Et puis, au pire des cas... elle n'aurait qu'à rester dans sa chambre... C'est ainsi que cela s'était toujours déroulé, à peu de choses près... Ekko parlait aux autres lorsque le sujet l'intéressait ou qu'on lui demandait son avis. Cela semblait lui convenir...
La CPE ne tarda pas à lui proposer de prendre la marche, avec elle... prenant cependant les devants. Visiblement, ils allaient visiter brièvement quelques lieux importants à retenir, histoire que l'enfant puisse au moins faire preuve d'un minimum d'autonomie, au sein de l'établissement. Une idée pertinente, au vu de la taille de l'endroit... on ne le répètera jamais assez... C'est que cette académie n'était pas non plus n'importe laquelle. Absolument. Celle-ci avait été choisie avec soin, dans l'optique d'un cadre scolaire des plus acceptables, mais aussi pour un soucis géographique... Le père du lapin réfractaire gardait l'espoir que sa fille puisse s'ouvrir au monde, la diversité globale de l'île ayant de fortes chances d'y aider. Quoi que paraissait en penser Ekko, il ne faudrait beaucoup de temps, avant que même elle se révèle obligée de constater les intérêts à s'y aventurer...
Regarder les différents environnements à travers des livres ou des images, permet de se rendre compte du genre d'endroit dont il est mention... cela ne remplaçant pourtant pas le déplacement vers de telles zones, à bien des niveaux. Bon... Il demeurait évident qu'observer un cratère de volcan, de ses propres yeux, ne représentait pas forcément une décision des plus sécurisées... Néanmoins, dans l'idée, des analyses menées sur place se révélaient souvent plus fructueuses que des observations indirectes... La curiosité permettait de s'affranchir de barrières, premièrement jugées infranchissables. Une chance que la demoiselle en soit tant pourvue... Ce que certains désignaient comme un défaut, lui servirait très probablement à l'avenir. N'empêchant pour autant l'apparition de multiples gaffes...
" Mh. Morphine sait tout porter... Il peut se transformer, en tout ce qu'il a déjà vu... " Déclara la fille aux cheveux blanchâtres, avant de suivre sa guide.
C'était vrai. Métamorph restait un Pokémon aux possibilités fascinantes. Capable de se transformer en n'importe quoi, pour peu qu'il puisse s'en souvenir. Porter 10 ou 20 valises ne nécessitait qu'une division cellulaire adaptée... Lorsque l'on se rendait compte des capacités spectaculaires de matériaux, tel que le Graphène, feuille d'un seul atome d'épaisseur, capable de remplacer le hamac d'un Miaouss... on se voyait facilement obligé d'admettre que la solidité des architectures, dépendait avant tout de la structure atomique des matériaux, utilisés pour leur conception, et non juste de leur prolifération. Ainsi, pour peu qu'un Métamorph dispose d'une base de données suffisante, ses possibilités de transformations s'en retrouvaient vite décuplées... permettant, entre autres, l'émergence de formes solides, plus complexes, plus grandes et plus résistantes, à moindre coût. Stupéfiant...
Mais revenons à nos deux humaines, ainsi qu'à ce double chariot à étages... Oui, car déjà la visite commençait à battre son plein. Même si le trajet se voulait simplifié, des zones, telles que la Salle des Professeurs, le Bureau du Directeur, ou encore la répartition des locaux de cours, paraissaient primordiales à retenir, afin que la scolarité de la petite fille ne se voit pas entravée, dès le début. Elle commencerait à partir du lendemain, après tout... En tout cas, l'état des lieux semblait suffisamment rythmé pour que la Sirocco ne vienne à perdre trop souvent l'attention. Celle-ci se dissipait habituellement dans la transition et non tant pendant l'explication... Il fallait dire aussi que la présence de Morphine aidait également à recentrer les pensées, au moment approximativement adéquat... obligeant donc parfois Ekko, à demander une répétition d'un début de précision. En soi, rien de bien grave, ni de très contraignant... la conseillère de l'éducation semblait encore assez bien saisir comment capter l'attention, ou du moins la préserver en suffisance.
Ce qui amena le petit groupe à arpenter un couloir, dont l'une des issues semblait être le... le laboratoire de l'académie ?... Oooh, mais ça c'était TRES intéressant... Environ vingt fois plus que le reste, pour une scientifique dans l'âme... La demoiselle aux yeux verts s'était arrêtée brusquement, en constatant cette vision des plus alléchantes. Sans même le remarquer, ses jambes avaient effectuées un mouvement vers cet endroit, plein de convoitises... Un pas... puis un deuxième... Mais c'est qu'il paraissait plutôt fourni, ce laboratoire... Avec un peu de chance, l'enfant trouverait peut-être l'un des fluides dont elle avait besoin, pour une expérience. Il fallait vérifier, il lui fallait s'assurer de cette information des plus essentielles. Le champ de vision de l'apprentie chimiste, paraissait à présent se restreindre à cet encadrement... seule limitation à l'accès de la salle aux trésors...
" Métaaa !... " Se plaignit faiblement le Métamorph, devant tant de dissidence innocente.
Ah mais oui... c'est juste. Il s'agissait de la visite des lieux, elle n'était pas censée s'éloigner de sa guide. Comme perturbée par la contestation, précédemment exclamée, Ekko fixa son compagnon, durant un certain laps de temps... Il ne voulait vraiment pas qu'elle se dissipe, hein ?... Quelle tristesse. Laisser un tel butin sans personne pour le manipuler... Cela fendait presque le coeur de la jeune mécanicienne, que d'abandonner lâchement son Saint Graal. Nonobstant, il était assuré qu'elle en retienne l'emplacement... Ce n'était que partie remise. Assurément... Ainsi, trainant légèrement des pieds, elle revint calmement vers la CPE, qui avait probablement dû remarquer la cadence faiblissante. Deux bonbons en bouche et le regard fuyant, la Sirocco était repartie pour arpenter les dernières salles à visiter...
C'est alors que la petite troupe parvint à un endroit particulier de l'académie... La Cafétéria. Lieu essentiel pour la pause midi... et il était quelle heure, déjà ? Ah ben mince. Evidemment... Déjà des bruits de mouvements multiples commencèrent à se laisser entendre, alors qu'une sonnette un peu stridente résonnait dans les couloirs. On y était... N'ayant l'habitude de telles perturbations, la propriétaire du pantalon baggy se résolu instinctivement à s'adosser légèrement au mur. Ca n'allait pas... Trop de perturbations, trop de monde, trop de bruits, trop de mouvements... La panique s'installait peu à peu, dans la psyché de la jeune chercheuse. Elle commençait à enchainer les bonbons, au fur et à mesure que la masse d'élèves se rapprochait... Certains paraissaient marcher normalement et calmement. D'autres, plus excités à l'idée de se détendre... ce qui pouvait d'ailleurs paraître, en soi, assez paradoxal... n'hésitaient pas à clamer leur contentement, alors qu'ils trottinaient littéralement d'impatience. Probablement aussi à l'idée de se servir prochainement un menu, des plus caloriques... Et bien raté, messieurs. Aujourd'hui, ce serait soupe aux pois et tarte aux épinards parmesans. Bon appétit.
Malheureusement, tous ne pensaient pas qu'à leur estomac... Plus les étudiants se rapprochaient et plus ils obtenaient l'opportunité d'observer l'atypique demoiselle, à la tenue peu courante. Certains y prêtaient attention, d'autres non... Discerner les conversations banales, des piques à son encontre, devenait difficile, tant le brouhaha semblait présent. Comme assaillies sur les deux flancs du long couloir, les deux figures féminines paraissaient prises en embuscade... avec pour seule issue à la foule, l'entrée de la Cafétéria, qui éviterait la confrontation directe, mais ne ferait que retarder l'inévitable... La petite Ekko venait de finir son paquet de bonbons, en un temps record, et commençait à montrer des signes plus perceptibles de son malaise. Toutes ces voix, elles se séparaient les unes des autres, dans sa tête... mais des dizaines de lignes de lectures, permanentes, c'était trop pour elle. Si on additionnait, à ces interprétations forcées, les remarques désobligeantes sur son physique et sur son comportement présent, il devenait aisé de comprendre la difficulté à contenir la pression...
" J'ai... j'ai mal... mal, à la tête... " Emettait difficilement la scientifique, à la chevelure rebelle.
Elle se tenait désormais le crâne et les tremblements compulsifs n'encourageaient en rien son état. Petit à petit, la chimiste se recroquevillait sur elle-même et commençait à se balancer, d'avant en arrière... Ce dernier geste paraissait comme un bercement inconscient, probablement voué à la rassurer. Toutefois, cela n'avait pas l'air de particulièrement bien fonctionner... Morphine aurait voulu aider son amie... mais hélas, il n'avait jamais appris l'existence, ou la spécificité, d'un élément capable de produire une insonorisation. La petite n'en avait jamais eue besoin, en même temps... Tout ce que risquait la petite prodige, c'était probablement l'évanouissement... mais cela n'empêchait le mal de tête de la pourfendre, par à-coups réguliers. Sa vision se troublait quelque peu et ses mouvements devenaient saccadés...
Certains élèves se mélangeaient enfin, pour prochainement profiter des délices culinaires... La rencontre centrale des vagues allait bientôt débuter et il allait falloir trancher, sur les choix à disponibilité... Il n'y en avait pas beaucoup et pourtant, chacun disposait de ses avantages et de ses inconvénients... Dire que si la jeune fille ne s'était pas laisser tentée par les folles promesses du Laboratoire, le groupe aurait peut-être déjà réussi à esquiver l'assaut. Que le karma pouvait s'avérer brutal et injuste... Le cause à effet régissait l'univers depuis la nuit des temps, et même des êtres aussi insignifiants subissaient ses foudres, comme ses bénédictions. Certains disaient parfois qu'un esprit supérieur et omnipotent, serait en mesure de prédire ainsi l'avenir... En ces circonstances, force était de constater qu'il était soit inexistant, soit peu intéressé ou limité...
Spoiler:
J'ai un peu fait avancer la visite, histoire que tu n'aies pas besoin d'un post de réponse, pour chaque lieu visité. x) Si tu veux traiter de certains endroits en particulier, c'est à ta guise, bien sûr. Tu es évidement libre de tourner la suite des évènements, comme tu le souhaites. =3
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Dim 8 Mai - 22:46
Bloup ~:
Tada o/ J'espère que ça ira. Si je dois changer ou ajouter quelque chose n'hésite pas ! o/
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Dim 22 Mai - 0:51
Seule dans sa tête, la demoiselle éprouvait présentement cette impression de devoir supporter une cascade d'informations. Emportée par le courant de ses tourments, rien ne semblait pouvoir l'apaiser... Les voix se multipliaient, s'entremêlaient, se chevauchaient... Décrypter autant d'informations, nouées entre elles, représentait un défi de taille, pour le cerveau. Si celui-ci était habituellement capable de focaliser son attention sur une source en particulier, une proche, ce n'était pourtant le cas de chaque individu en ce monde... La structure mentale de la petite Sirocco voulait que chaque élément, survenant en une période approximativement donnée, puisse disposer d'une analyse précise et complète. Comme un barrage, ouvert momentanément, et dont les éléments y séjournant étaient obligatoirement sujets à un suivi poussé, avant de pouvoir se disperser dans la mémoire. Une fois un certain nombre d'informations atteint, une fois un laps de temps écoulé, le barrage se fermait, pour éviter de surcharger la zone d'analyse... Mais qu'arrivait-il, si une vague de données trop importante survenait ?... La conséquence demeurait assez simple à comprendre. Cela revenait à laisser un véritable tsunami engloutir la zone de raisonnement. Une nuée continue, allant même jusqu'à empêcher les portes de se refermer... emprisonnant la victime de cet attentat mentale, dans un état léthargique et douloureux, bien que temporaire.
Voici le compte rendu de cette situation... et les critiques, que la petite fille devait à la fois endurer, ne rendaient pas la tâche plus facile. Que faire, en de pareilles circonstances ?... La conseillère de l'éducation semblait miser sur la prise de confiance. Malheureusement... ses paroles commençaient à se mélanger partiellement, à travers l'épaisse soupe de pensées engendrées. Croulant sous la pression de ces eaux, l'enfant se noyait et la douleur activait enfin un mécanisme de sécurité... Leurs lèvres bougeaient, mais plus aucun son ne semblait s'en émettre... Le regard vacillant de la chercheuse cherchait à comprendre ce phénomène, malgré l'état peu enviable dans lequel celle-ci se trouvait. La CPE... paraissait prononcer des mots, mais le plissement des paupières n'aidait en rien leur écoute. Toutes ces voix continuaient de se traiter intérieurement, mais un échec de lecture en entrainait un autre et, peu à peu, ces mélanges engendraient des erreurs. La fragilité du système avait atteint ses limites et, comme corrodé par le courant inflexible, il céda, à de multiples zones et de plus en plus rapidement. Comparez ça à un ordinateur... Pour éviter la combustion des éléments internes, certaines fonctionnalités implantées permettaient un arrêt d'urgence. Les surchauffes pouvaient donc se régler par un plantage imposé.
Ainsi, c'est avec un trouble de la vision accentué, avec une perception des sons déformée, que la jeune scientifique paru lentement perdre conscience. Elle allait s'écrouler par terre, dans quelques instants. Suffisamment vif pour le percevoir, le Métamorph eut pourtant à peine le temps de se transformer en gros coussin, dans le but de sauver l'unité centrale de sa propriétaire, d'un impact certain avec le carrelage. Pour ce faire et sous la panique, Morphine délaissa cependant son rôle de chariots, les deux groupes de cinq valises se percutant donc simultanément au sol... Heureusement, les fermetures furent assez solides pour ne pas éclater, lors des multiples chocs. Ces représentations rectangulaires de la majorité des travaux accomplis, en une courte vie, resteraient donc probablement encore intactes et inconnus du public, pour un certain temps... L'état dans lequel se trouvait leur propriétaire, semblait désormais un peu moins instable. De faibles respirations subsistaient, tout comme certains tremblements temporaires et nerveux... Elle suait, transpirait perceptiblement de sa performance et nul doute que son front devrait sembler chaud, pour quiconque aurait l'intention de jauger sa température, à l'endroit en question...
Les réactions à la scène furent diversifiées... Certains affichaient un léger sourire moqueur, parfois simplement un peu abasourdi de la tournure des évènements... D'autres n'y prêtaient simplement la moindre attention ou la moindre considération... Enfin, quelques rares étudiants, plus observateurs ou empathiques, parurent plus touchés et concernés, même parmi les mauvaises langues. L'humanité n'était pas sans espoir, n'est-ce pas ?... Ces entités, inquiétées ou regrettant la robustesse de leurs propos, demandèrent immédiatement si elles pouvaient fournir une aide quelconque, pour améliorer la condition et le confort de la mignonne demoiselle. S'évanouir pour la première journée, dans l'enceinte de l'établissement... Ce n'était pas vraiment le plan idéal pour s'intégrer, n'est-ce pas ?... Mais ce n'était pas un choix, en même temps... Si. En fait, si... Y penser véritablement, permettait de remonter le cours des évènements, jusqu'à un point de décision. Il s'agissait de la cruauté du papillon. L'instant T où un choix a été pris, pour amener à ce résultat, via une série de données non communiquées au décisionnaire. C'était à la fois de la faute de cet individu, de tout le monde et de personne... La ligne du temps ne pouvait être modifiée. Les calculs ne mentent jamais et le hasard n'existe pas. Le destin tenait en une savante équation de prédilection, où le libre arbitre n'avait pas sa place. Depuis la création supposée de l'univers, jusqu'à sa possible fin, rien ne semblait pouvoir se mettre au travers d'une prédiction parfaite et inconnue de tous.
Mais ces propos fatalistes ne prendraient pas une tournure dramatique, aujourd'hui. Il s'agissait d'un simple évanouissement et les jours de la petite chimiste n'étaient pas en danger. Une fièvre s'emparait simplement et temporairement d'elle... Une élève appliquée, le remarquant, s'empressa d'aller chercher de quoi la rafraichir quelque peu. Elle revint assez vite, en plaquant une petite serviette froide sur le front de la jeune électro-mécanicienne... Cette dernière ne paraissait pas revenir de son sommeil, mais peut-être qu'attendre encore un peu plus suffirait. Sa respiration, en tout cas, ne laissait pas vraiment supposer le contraire, au vu d'une reprise plus perceptible... Eviter les endroits bondés se révélait, d'avance, comme une tâche des plus ardues, au sein de la bâtisse, tant le nombre d'élèves y était croissant, au fil des années... Heureusement, à part pour de telles occasions, dans la journée, les étudiants se montraient généralement plus dispersés dans l'académie. Voilà qui paraissait déjà plus soulageant...
" On... On devrait peut-être l'amener quelque part, pour qu'elle se repose... A moins, que ça vous semble mieux de continuer à la surveiller ?... " Demandait, légèrement décontenancée, l'une de ces silhouettes attentionnées.
Aux alentours, il ne semblait plus y avoir grand monde. La plupart des élèves s'étaient engouffrés dans la Cafétéria, où ils discutaient entre eux, à la fois de tout et de rien. Seulement quatre étudiants se souciaient vraiment de la situation, alors que quelques uns restaient immobiles, à observer l'étrangeté. Morphine se tenait prêt à exécuter des directives, si celles-ci pouvaient bénéficier à son amie... L'interrogation présente exigeait désormais un choix, qu'il faudrait assumer par la suite, même si l'issue n'aurait visiblement rien de bien regrettable. Les adolescents se tournaient donc vers la responsable la plus qualifiée, à proximité... tandis que la cible de la précédente attention, ne reprenait toujours pas conscience... Celle-ci étendait pourtant son tissu corporel, d'une inspiration rassurante... plus visiblement encore, grâce au débardeur blanc, ne couvrant plus le corps, à partir du nombril. Aussi, la présente apparence de la gelée rosée, paraissait faire flotter la boîte crânienne sur un doux nuage cotonneux... Nul doute que la chute avait été amortie, en bonne et due forme. Finalement, les choses n'avaient peut-être pas si mal tournées... Un temps de souffrance, contre un temps de repos. L'expression paisible, bien que neutre, de la petite demoiselle, aux cheveux ébouriffés, calmait rapidement les inquiétudes momentanées, quant à son état de santé. Mais que lui réservait encore l'avenir ?...
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Lun 23 Mai - 15:13
Spoiler:
Ma messagerie t'attend en cas de soucie !
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Sam 25 Juin - 21:57
Le noir... Partout, autour d'elle... Semblant flotter dans un tunnel sans luminosité, la jeune demoiselle avait ses muscles relâchés, comme inconsciente. Au coeur de cet environnement des plus sombres, il n'était présentement possible de distinguer la moindre lumière. La sensation de parcourir un puits sans fond représentait, sans conteste, une impression des plus persistantes, au sein de cette psyché perturbée... Elle ouvra lentement les yeux, cherchant du regard un repère quelconque. Malheureusement, la seule vision qui finit par s'offrir à elle, outre l'obscurité mentionnée, fut celle d'une créature indescriptible, grande et terrifiante, semblant la poursuivre, à travers ce vide absolu. Elle se rapprochait, ondulant son corps à la manière d'un serpent volant... La rougeur de certaines parties de son corps permettait enfin de distinguer le sien, en cette pénombre. Et pourtant, il en aurait fallu bien plus, pour rassurer la scientifique, à ce moment.
Il était encore loin, mais déjà des signes de crainte apparurent, sur le visage de la vraisemblable victime à venir... Cette chose poussait d'inquiétants rugissements et il ne tarda pas, avant que de multiples salves énergétiques n'émanent de cette gueule, de ces pustules rougeoyantes... De loin, cela ressemblait à une infinité de lignes blanches et courbées, se dirigeant droit vers la petite Ekko. Plus les offensives s'approchaient et plus elle se sentait en mesure de distinguer les courbures et les arrêtes de ces... phrases ?... Telle une pluie de météores, aussi tranchants que des lames aiguisées, lesdits mots s'échouaient en partie sur la pauvre chercheuse. Ils lui coupaient la peau, en la frôlant... laissant la propriétaire de celle-ci gémir d'impuissance... L'assaut continuait inlassablement, alors que l'affreuse bestiole intensifiait son avancée. Etait-ce trop tard ?
De cette interminable traversée naquit toutefois un espoir inattendu... Une lueur, se dégageant du point de chute apparent. De quoi s'agissait-il ? D'une sortie ?... Pour le vérifier, jusqu'alors dos à cette source de lumière, la jeune mécanicienne se retourna enfin, faisant finalement face au futur des évènements... L'abomination hurlait de plus belle et démontrait sa frustration de se faire ignorer, par une nouvelle manifestation de ses pouvoirs écarlates. Néanmoins, cela ne servait plus à rien et, à mesure que la pure blancheur envahissait les lieux, les suites de phrases, en comparaison bien grisâtres, se décomposèrent d'elles-même... bien avant d'atteindre leur cible. Désormais, il ne subsistait plus aucune trace d'obscurité, alors que le poursuivant semblait rebrousser chemin...
L'épaisse manifestation photonique laissa, peu à peu, apparaître d'autres couleurs... L'ensemble paraissait encore flou, mais des contours s'imposaient... Et soudain, le flash d'une photographie des plus précises. Comme un voile à l'opacité réduite, que l'on traversait brusquement. Le décor était complètement différent de ce puits sombre... Une île, une plage, un port non loin... le tout embelli de la douce atmosphère orangée du crépuscule. La vue était incroyable, bluffante... et pourtant loin d'être rassurante, avec du recul. Oui, car la demoiselle de fer tombait, encore et toujours ! La résistance de l'air s'appliquait et obligeait la petite fille à plisser des yeux, tandis que sa chute lui paraissait durer une éternité. Pire encore, elle allait bientôt s'écraser sur la surface de la mer, elle qui ne savait en plus pas nager...
L'écart entre les obstacles s'amenuisait à vue d'oeil et les quelques pirouettes incontrôlées, bien que gracieuses, n'y changeraient rien. A grande vitesse, la Sirocco traversait la douce brise côtière, les cheveux se détachant enfin du ruban et des lunettes d'aviation. Qu'allait-il lui arriver, maintenant ? La peur l'envahissait perceptiblement et les paupières se refermèrent, peu avant l'impact titanesque... Vraiment si brusque ? En vérité non. Car, aussi invraisemblable cela pouvait sembler être, l'océan se courba grandement, dès la pression de ce frêle corps, tombé du ciel... Comparable à de la gelée, cette masse d'eau trompeuse finit par absorber son agresseuse... Prisonnière de cette immensité gélatineuse, Ekko se laissait bercer par les importants remous, que son apparition en son sein avait engendré.
Etrangement, la matière environnante paraissait présenter des caractéristiques corrosives... Les vêtements de l'enfant commençaient, en effet, à se trouer de toutes parts. Pantalon comme débardeur, rien n'y résistait... C'est entièrement dépourvue de matière textile, comme libérée de tout code sociétaire, que ce lapin réfractaire s'enfonça, peu à peu, dans les abysses colorées de cette eau gélifiée. La timide entité se sentait comme apaisée, soulagée de retrouver un peu de calme, en séjournant dans ce ventre des plus colossaux... De petits bruits, semblables à des gargouillis, se laissaient entendre, à mesure que la délicate avancée s'effectuait... La petite prodige sentait également une réaction au niveau du ventre, de son ventre. Faible, inaudible, lointain, la sensation se dissipa aussitôt... Et avant même qu'elle n'eut le temps de s'en questionner, un bruit de déchirure résonna plus fortement.
A nouveau, la demoiselle aux yeux verts se sentit attirée vers le bas... Une faille se créait et elle s'y dirigeait, sans pouvoir y faire grand chose... Par delà cette cascade translucide, des contours de bâtiments trahissaient la présence d'une ville, une sorte de cité flottante, sur plusieurs niveaux ?... Soudainement éjectée de son berceau, devenu rougeoyant, au fil de son avancée, Ekko se retrouva encore en chute libre. Néanmoins, il subsistait une différence, cette fois-ci... Absolument. Car la ville en question ne paraissait pas correctement inclinée, comme renversée à la perpendiculaire, par rapport à la gravité exercée... Etait-elle vraiment de travers ? Peut-être était-ce autre chose. C'est ce que laissait présager l'émergence de pluies de bonbons, ronds et multicolores... en provenance de nuages en Barbe à papa. La gravité s'exerçait différemment, pour ces confiseries... s'inclinant dans l'axe de la ville et renforçant la sensation d'intrusion.
Manquant de percuter les éléments de ce gigantesque amas de constructions, aux allures partielles de métropole, la petite Sirocco stressait sans conteste. Sous l'inoffensive averse sucrée et malgré l'architecture mécanique des bâtiments, elle ne pouvait s'empêcher d'exprimer inaudiblement sa peur de s'écraser lamentablement, sur l'une des nombreuses structures grisâtres aux alentours. Cela était compréhensible, puisqu'elle n'arrêtait d'en frôler, de par son plan de chute horizontal... succédant les passages étroits, entre bâtisses, ponts et paraboles diverses. Une expérience perturbante qui se clôtura d'un scénario redouté, puisque l'apprentie scientifique finit en effet par éprouver les désagréments d'une grosse gamelle, sur une large et longue façade, l'accueillant à bras ouverts.
Même si cela ne paru occasionner le moindre mal, se relever ne fut pas des plus aisé. La force gravitationnelle pesant sur elle, ou l'attirant par delà l'obstacle, plutôt, rendait la tâche compliquée. De plus, une fois debout sur la surface, le point de vue tendait à vaquer entre la perception personnelle et la logique conceptrice d'un tel lieu... Les directions se contredisaient sans raison apparente, défiant les lois de la physique. Comme pour approuver le phénomène déstabilisant d'une pluie sucrée mais horizontale, De massives bulles d'eau paraissaient trouver leur source dans les tréfonds de la ville, remontant depuis la droite de la jeune fille, jusqu'à sa gauche. La confrontation des bonbons et des bulles avait pour résultante d'emprisonner ces premiers au centre des sphères aquatiques... Et si...
L'une d'elle s'approcha dangereusement de notre chercheuse, qui commença à tanguer. Quelque chose la perturbait, elle n'arrivait plus à retrouver l'équilibre, se sentait comme attirée vers cette forme arrondie et transparente... Perdant pied sur la façade, la gravité semblait lui réserver le même sort qu'à ces bonbons, en l'emprisonnant au centre d'une bulle quelconque. Malgré tout, la sensation n'était pas désagréable, cette fois-ci... Non, loin de là, elle se sentait plus libre. Libre de se déplacer en ordonnant les mouvements de ce léger vaisseau... se délectant même des sucreries, au passage. Et la bulle montait, lentement mais surement, en direction du ciel de la ville... Il fallu éviter qu'une solution chimique, liquide et acide, ne parvienne à percer cet espace de confort, lors d'une explosion environnante... mais heureusement, la liberté directionnelle parvint à écarter ce risque, laissant la mécanicienne rejoindre l'espace étoilé.
Toujours dépourvue d'accessoires vestimentaires, cheveux entièrement détachés, la petite Ekko profitait d'un magnifique paysage, qui ne tarderait pourtant à se montrer bientôt plus qu'angoissant. Car, à mesure qu'elle quittait l'atmosphère, le vide spatial se faisait mystérieusement plus happant... Enfermée dans sa bulle, l'enfant n'était plus sujet à cette attraction. Du moins, jusqu'au moment où une météorite, à l'apparence de marshmallow, percuta la zone de confort... Un moment d'inattention coûtant l'éclatement de la bulle, après rebond. L'inquiétude revenait au galop, la gravitation avec. Une forte gravitation ! Difficilement perceptible par l'absence de frottements d'air, mais terriblement présente. A l'horizon se dévoilait un corps astral des plus étranges... Une singularité, à la masse infinie et aspirant la couche atmosphérique de la planète elle-même. Ce Trou Noir, abominablement vorace, signalait la fin d'une aventure, le retour à une dure réalité, à laquelle on n'échappe jamais très longtemps... Tel un cycle éternel et alambiqué, une lueur salvatrice est a espérer, au fond du gouffre.
" Mh... Mmh... ?... "
Une salle majoritairement blanche ?... Etait-ce, encore ce rêve ?... Non. Plus maintenant... Désormais, Ekko pouvait observer la présence de la CPE, située non loin d'elle, dans cette pièce. D'ailleurs, justement, de laquelle s'agissait-il ?... Tournant sa jolie frimousse, toujours un peu endormie, vers sa gauche, la demoiselle à la chevelure blanchâtre pu remarquer la présence d'une fenêtre ouverte... L'air, traversant ce fin passage, enveloppait la scientifique d'une douceur notable. Alors, d'un geste un peu maladroit, celle-ci tenta de se relever, au moins jusqu'à pouvoir s'asseoir... Légèrement dans le gaz, oui, mais avec un mal de tête dissipé.
Une sensation traversait le bas de son corps, alors qu'elle commençait à réaliser dans quel type d'endroit elle se trouvait... Une peur supplémentaire envahissait son esprit. Un... un hôpital ?... Les lèvres tremblotantes, la Sirocco ne tarda à reculer frénétiquement de son emplacement... s'adossant contre le mur. Cette zone admettait l'émergence d'un souvenir douloureux. Peut-être même traumatisant... C'était... c'était le jour où, sa maman... Genoux contre le torse et bras enserrant le tout, les yeux de la petite demoiselle s'humidifiaient peu à peu... Etait-ce, à son tour d'oublier la mémoire ? C'est pour ça qu'elle était là ? Elle allait tout oublier ?... Son papa et... sa maman ?... Cette pensée lui traversa à nouveau l'esprit, alors que des larmes de tristesse étaient sur le point de se former.
" ... P, peur... Ekko a peur... Mo, Morphine... Morphine... " Réussit à prononcer la mécanicienne en détresse, entre ses petits reniflements et ses discrets sanglots.
Le cadre blanchâtre de l'infirmerie ne la rassurait assurément pas, lui rappelait le pire instant de sa vie et la présence de son ami gélatineux, ne parviendrait pas à effacer la solitude en son coeur, la cruelle expérience de vie dont elle fut précédemment la cible. Soigner les cicatrices allait encore prendre du temps et, malgré l'existence de son petit univers, confinée à l'intérieur de sa fragile bulle, la chimiste resterait encore sujette à de nombreux bouleversements à venir... Etait-elle assez forte pour y faire face ? Le deviendrait-elle ?... Probablement pas sans un soutien spécifique, sans confident fiable et de son espèce. Mais ce n'était que le début de son périple, au sein de cette académie particulière, aux bordures d'un relief aussi paradisiaque que dangereux... en de multiples sens...
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J'avais pas prévu cette longueur pour le rêve, mais j'espère ne pas trop te contraindre pour la suite. x') Si tu préfères que j'apporte des modifications, n'hésite pas à me le dire. ^^'
InvitéInvité
Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Dim 3 Juil - 21:32
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Sujet: Re: Une rencontre des plus cocasses [PV Kelly] Sam 13 Aoû - 14:37
Que fallait-il faire ?... Prisonnière de ses traumatismes passé, la petite demoiselle revivait la terrible scène de ce mois hivernal. Cette période qui la sépara de sa mère, pour toujours... A jamais perdue, parmi les étoiles, cette scientifique prometteuse et soucieuse de son entourage... Combinant rigueur au travail et douceur à la maison... semant les graines du bonheur, au sein de sa petite famille... Les larmes coulaient, alors que la CPE tentait une approche des plus ambitieuses.
Ces beaux yeux verdâtres demeuraient présentement enfouis, au creux de ces frêles jambes repliées... Ekko souffrait en sillence, se recroquevillant sur elle-même, comme à son habitude. Aucune parole ne pouvait l'atteindre... Elle était seule dans ce cauchemar, s'isolait sans s'en rendre compte, une peine sans nom la traversant. Elle lui manquait... terriblement... Pas une journée sans que la petite fille n'y pense, pas une soirée sans la mélancolie d'un être perdu... Des nuits entières à observer le ciel, en l'attente d'une réponse, d'un signe de vie...
L'avait-elle oubliée ?... Lorsque l'on rejoignait la voûte céleste, gardait-on nos souvenirs ?... Pouvions-nous être toujours victime de nos maladies ?... Des sentiments ne manquant d'assaillir les pensées de l'apprentie chimio-mécanicienne. Elle déprimait de ne plus pouvoir revoir un jour sa maman. Pourquoi ne pouvait-elle aussi rejoindre le ciel ?... La Sirocco voulait être dans ses bras, cette douce étreinte maternel qui nous rassure, nous guide, nous soutient, à travers les dures épreuves de la vie. Morphine était là, mais comme son nom l'indiquait, en rien ne constituait-il un véritable remède à cette situation... La chercheuse allait devoir surmonter ce besoin affectif, tôt ou tard. Que ce soit seule, ou bien aux côtés de personnalités bienveillantes, soucieuses de sa santé mentale...
" Ekko, tout va bien, vous êtes en sécurité ici, il ne peut rien vous arriver, faites moi confiance. "
Mmh ?... Un, un contact physique ?... Tout en expliquant calmement la situation à l'enfant, la dame à la chevelure vermillon, pris un appui modéré sur les genoux de son interlocutrice. Surprise, momentanément coupée au beau milieu de ses pensées grisâtres, la jeune ekko se contenta de la regarder dans les yeux... Un regard emprunt de tristesse, sans défense, confus... Que faisait-elle ?... Trop perturbée pour parler d'avantage ou même pour bouger à nouveau, la petite prodige se laissa caresser... Le geste était hésitant, mais doux... La scientifique en herbe commençait déjà à ressentir les effets d'une telle attention. Comme un vent frais et tendre vous parcourant la nuque...
Elle sentait bon... La discrète brise transportait son parfum délicat, jusqu'aux narines de la fillette... Fermant lentement les yeux, celle-ci tombait à la merci d'une marque d'affection aussi rare que plaisante. Sa blanche chevelure était envahie d'une main étrangère, mais la repousser n'était pas à l'ordre du jour. Elle n'en avait pas la force, ni le réflexe... C'est que, habituellement, une telle proximité aurait mis mal à l'aise la petite fille, l'aurait mécaniquement fait reculer ou se crisper quelque peu... Seuls sa maman et Morphine avaient l'assurance de pouvoir prolonger de tels instants. Et pourtant...
La tension de ces dernières heures requéraient un traitement, une dissipation du stress accumulé... Les vannes étaient ouvertes, la permission... accordée. Une exception préférable, qui ne manquerait d'enfin relaxer cette pauvre victime... Son visage arrondi affichait les traits d'une certaine incompréhension. Perturbée, c'était le mot... Que pouvait-elle faire contre cet élan d'attention, en ces circonstances ? Absolument rien... Rien d'autre que de se laisser porter par les vagues d'une sérénité absolue... se laissant lentement tomber sur le torse de sa sauveuse. Il ne lui serait fait aucun mal, n'est-ce pas ?... Tout allait bien, non ?... Corps contre corps, la mécanicienne se sentait un peu mieux. Elle était là pour l'aider... A s'intégrer, à se relever de ses peines antérieures, comme ultérieures...
" ... M, merci... " Prononçait, presque inaudiblement, le bourgeon printanier.
La tempête se calmait enfin... Sa regrettable cible pouvait désormais reprendre ses esprits, peu à peu. Au final, ce n'était que l'infirmerie... Ses souvenirs lui revenaient peu à peu. Elle avait fait un malaise et on l'avait probablement transportée jusqu'ici... Ses jours n'étaient pas en danger, ses facultés de mémorisation non plus. Ekko n'allait pas oublier son parcours, ni les personnes qui lui étaient proches... Soulagée de cette pensée, momentanément soutenu dans son besoin maternel, la petite demoiselle pouvait enfin reprendre entièrement le contrôle de ses pensées. Quelques larmes perlaient encore, à l'orée de ses paupières, mais rien de significativement inquiétant.
Morphine transforma une partie de son corps en serviette et commença à essuyer ce doux visage. Son amie, à la chevelure décoiffée, se laissait faire, ne contestait en rien l'initiative... Le Métamorphe se sentait un peu mal de ne pas avoir pu l'aider, malgré sa proximité... Les contacts humains paraissaient nécessaires, pour refermer certaines blessures les impliquant. S'isoler à la moindre blessure, revenait à ne jamais mettre de désinfectant sur la plaie... Un jour, il serait trop tard pour soigner ces maux...
" ... ... E, Ekko, va mieux... maintenant... "
De cette touchante exclamation, la chimiste indiquait à son interlocutrice qu'elle était prête à reprendre la route. Bien sûr, cette traversée supplémentaire ne serait que de courte durée, puisque celle-ci servirait surtout à récupérer les clefs de la chambre, afin d'y séjourner prochainement... Toutefois, les féminines silhouettes avaient déjà bien sillonné l'académie, avant l'avènement de la tragique mésaventure... La matinée s'était montrée plutôt remplie et nul doute que l'oreiller n'aurait besoin de se faire prier, pour qu'il puisse être utilisé à des fins soporifiques.
S'absentant momentanément, Morphine partit à la recherche d'un élément bien spécifique, présent au sein d'une des multiples valises de sa maîtresse... Un paquet de bonbons, encore un... Voilà de quoi entretenir l'état stable de l'enfant. Elle le lui prit des mains, avec délicatesse, et commença une fouille des plus sucrées... Son expression neutre revenait peu à peu. A nouveau impassible aux perturbations extérieures, la petite fille finit par se détacher de sa guide... Elle se relevait doucement du lit, prenant méticuleusement appui sur la bordure métallique. Quelques pas maladroits s'exécutèrent, avant que l'atypique personnage n'arbore une posture plus adaptée... Sa tête la lançait toujours un peu, mais cela restait supportable, surtout comparé à la douleur ressentie près de la cafétéria...
Après plusieurs mastications frénétiques, sur ces pauvres morceaux de gélatine, la mignonne électro-mécanicienne se permit un geste des plus inhabituels... Il était rare pour elle d'avoir l'occasion de remercier quelqu'un... Alors, elle ne savait pas trop comment s'y prendre. Parfois, les humains échangeaient un service par un autre, comme remerciement... En l'absence d'idées plus adaptées, la Sirocco tendit son paquet de bonbons à la jeune dame... Ce n'était peut-être pas un échange des plus équitables en soi, mais pour la chercheuse, chacune de ces friandises représentait un trésor inestimable. L'étudiante au large pantalon espérait donc que cela suffise, même si son visage ne laissait rien transparaître...
" ... C'est un cadeau... " Osa-t-elle timidement, en détournant légèrement le regard, tandis que Morphine commençait à préparer les valises.
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