Léo la sentait tout à coup plus détendue. Peut-être l’atmosphère moins pesante, et le fait qu’il y ait moins de monde. Un certain calme régnait ici.
Ainsi donc, Mayumi rêvait d’être une coordinatrice. Il n’y connaissait pas grand-chose, il pensait surtout naïvement que c’était « un truc de filles » où on se basait davantage sur la beauté de l’action que sur les réelles conséquences de celles-ci. Puis elle lui demanda à son tour pourquoi lui il était là. Ceci couplé au fait qu’elle avait mentionné sa mère juste avant lui faisait prendre une mine moins joyeuse. Est-ce qu’il lui dit ou est-ce qu’il ne lui dit pas ? Il n’avait pas trop envie de déballer sa vie comme ça, l’objectif n’était pas de faire le martyr. Mais il aurait dû anticiper la question.

« Oh moi j’étudie pour être dresseur, j’aime beaucoup les combats de Pokémon. C’est une expérience très intéressante je trouve. »

La motivation principale de Mayumi semblait venir de sa propre famille. Léo se demandait comment se déroulait la vie de tous les autres enfants, qui ont pu connaitre leurs parents, et qui ont pu vivre avec eux. Deux figures qui nous ont mis au monde et qui prennent soin de nous. Bien que sa mère adoptive faisait tout ce qu’elle pouvait pour lui, il ne connaitra jamais ce sentiment.

Histoire de changer de sujet, il prit la décision de lui montrer ses coéquipiers. Elle disait beaucoup aimer les Pokémon, ça la mettrait peut-être encore plus à l’aise d’en voir. Et hop, cinq Balls envoyées, cinq Pokémon qui se présentaient maintenant devant eux. Il reprit un air souriant à la simple vision de ses Pokémon.

« Mayumi, voici mes compagnons ! Il les présenta un par un, les désignant à tour de rôle d’un geste de la main. Ohm, le Motisma ; Gamma, le Terhal ; Kelvin, l’Elekid -que je connais depuis longtemps maintenant- ; Beta, le Tarinor ; et Coperny, le Spoink !  »

Tous, sauf Beta qui restait un peu indifférent, montrèrent un visage joyeux, faisant comprendre qu’ils étaient enchantés de la rencontrer. Bon, il était au courant que certains de ses Pokémon n’étaient pas des plus esthétiques, si elle avait cette mentalité d’après laquelle beaucoup de coordinateurs jugent sur le physique, ce n’était pas là qu’elle trouverait son bonheur. Mais Léo aimait ses Pokémon comme ils étaient et leur apparence n’importait pas. Tant qu’il partageait de bons moments avec eux, le reste le rendait un peu indifférent.

HRP:

Mayumi annonça directement que ses Pokémon étaient « mignooooons ». Léo, quelque peu surpris, passa sa main droite derrière la tête, souriant. Elle envoya à son tour une Ball afin de présenter son partenaire, un dénommé Sparky. C'est parti pour un coup de Pokédex.

« Pichu, le Pokémon Minisouris. Il ne sait pas encore stocker l'électricité. Il envoie des décharges par jeu ou par peur. »

Un Pokémon Electrik, forcément ça attirait plus facilement l’attention de Léo. Kelvin se reconnut pour le coup de ne pas pouvoir stocker l’électricité. Il salua la troupe avec de petites étincelles sortant de ses joues. Ohm et Kelvin renvoyèrent un petit éclair vers lui en guise de salutation. La rouquine s’approcha ensuite de Coperny, lui tendant la main avec des étoiles dans les yeux.

« Bien sûr, il est très affectueux. » dit-il avec un signe affirmative de la tête.

Le Spoink ne se fit pas attendre et bondit de lui-même dans les bras de Mayumi pour un câlin. C’était sûrement le membre de l’équipe de Léo qui aimait le plus ces tendres moments. Cette joie de vivre le faisait toujours sourire.
Soudainement, une goutte tomba sur son nez. Il leva la tête vers le ciel et remarqua que celui-ci était couvert.

« La sortie fut de courte durée… »

Il rappela déjà ses Pokémon, à l’exception de Coperny qu’il laissa avec Mayumi, et fit un signe du bras pour indiquer qu’il serait bon de rentrer. Les gouttes furent de plus en plus fréquentes, et une averse commença à s’installer. Il fallait courir rapidement pour sauver leur peau en sucre. Retour dans le hall.
Une fois au sec, il se disait que c’était quand même con d’être sorti pour si peu, mais bon. Si ça pouvait lui permettre de se sentir un peu mieux. Le hall d’entrée avait quand même eu le temps de se vider, il n’y avait plus grand monde, bien heureusement. Il se grattait la tête en adressant la parole à Mayumi.

« Bon, tant pis pour la balade dehors du coup. Hum… Je suppose que du coup tu n’es pas encore passé par ta chambre. Tu saurais la trouver ou tu veux que je te montre ? »

En ce qui concerne Léo, trouver sa chambre était son premier objectif quand il était arrivé à l’Académie. Après seulement il visitait le reste. Après, chacun ses envies bien sûr. Mais il préférait avoir déjà ses bagages de déposés, et se savoir bien installé. Surtout vu le poids de ses affaires, avec tout son matériel de bricolage.

Elle le remercia en appuyant sur le fait qu’elle ne voulait pas lui prendre plus de temps. Bwarf, de toute façon il allait bien y remonter dans sa chambre. Mais si elle dit d’elle-même qu’elle peut se débrouiller seul, c’est qu’un petit cap était franchi, laissons-la faire ça. De toute façon, c’est vrai que Léo n’allait pas toujours être là pour l’aider, il fallait bien qu’elle s’habitue à être autonome dans ce genre de milieu. Ça lui faisait plaisir de voir qu’elle pouvait tenir de telles affirmations.

Après avoir également salué Coperny, elle commença à s’en aller avant de revenir vers lui, probablement pour demander une dernière chose.
Un échange de numéro de téléphone. Pourquoi pas, Mayumi semblait être quelqu’un de confiance, Léo n’avait aucune objection à l’idée de lui passer son numéro. La manière dont elle s’était exprimée pouvait laisser penser qu’elle n’avait pas eu beaucoup d’amis. Remarque, Léo n’a pas eu grand monde non plus, il compatissait. Mais la coordinatrice considérait déjà le jeune garçon comme s’il en était un. Le premier avec qui Léo éprouvait des sentiments aussi amicaux et complices était Kelvin.
Il sortit son téléphone à l’apparence pas si moderne, et attendait que son interlocutrice soit prête à noter.

« Oui bien sûr. 333 - 012 - 560. Du coup on se reverra à coup sûr, j’espère que tu iras mieux d’ici-là, courage ! »

Le dresseur l’avait sentie moins à l’aise quand elle avait posé sa question. Il se disait que de toute façon, ça ira mieux par la suite, elle s’habituera à cet environnement.

Après l’avoir salué -pour de bon cette fois-ci-, il se dirigea vers sa chambre pour pouvoir enfin s’affaler sur son lit après cette longue journée.